Maté danger : ce qu’il faut savoir avant d’en consommer

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Le maté, boisson traditionnelle d’Amérique du Sud, gagne en popularité en Europe pour ses propriétés énergisantes naturelles. Cependant, sa consommation soulève des questions légitimes sur les risques pour la santé. Entre études scientifiques et recommandations médicales, il est essentiel de connaître les dangers potentiels du maté pour en faire un usage éclairé et sécuritaire.

Les risques liés à la consommation de maté pour la santé

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Bien que le maté soit considéré comme une alternative naturelle au café, sa consommation n’est pas dénuée d’effets secondaires. La compréhension de ces risques permet une approche plus prudente de cette boisson traditionnelle.

Le maté et l’effet stimulant : risque d’insomnie ou nervosité ?

Le maté contient entre 30 et 50 mg de caféine par tasse, soit environ la moitié d’un café espresso. Cette teneur peut provoquer des troubles du sommeil, de l’agitation et une accélération du rythme cardiaque chez les personnes sensibles à la caféine.

Les symptômes les plus fréquents incluent des tremblements, de l’anxiété et des difficultés d’endormissement, particulièrement si le maté est consommé en fin de journée. Les personnes non habituées aux stimulants doivent commencer par de petites quantités pour évaluer leur tolérance.

Cancer de l’œsophage : le risque lié à la température de la boisson

Des études épidémiologiques menées en Argentine et au Paraguay ont établi un lien entre la consommation de maté très chaud et l’augmentation du risque de cancer de l’œsophage. L’Organisation mondiale de la santé classe les boissons consommées à plus de 65°C comme « probablement cancérogènes ».

Ce risque résulte de l’irritation répétée de la muqueuse œsophagienne par la chaleur excessive, et non par les composés du maté lui-même. La température traditionnelle de consommation dans certaines régions d’Amérique du Sud peut atteindre 70 à 80°C, ce qui explique la corrélation observée.

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Maladies chroniques : maté et facteurs aggravants à surveiller

Les personnes souffrant d’hypertension artérielle, de troubles du rythme cardiaque ou d’ulcères gastro-duodénaux doivent faire preuve de prudence. La caféine du maté peut aggraver ces conditions en augmentant la pression artérielle et en stimulant la sécrétion d’acide gastrique.

Une consultation médicale est recommandée pour les patients sous traitement cardiovasculaire ou antiacide avant d’intégrer le maté à leur routine quotidienne.

Substances contenues dans le maté et dangers potentiels

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La composition chimique du maté révèle la présence de plusieurs substances actives qui, bien que bénéfiques en quantité modérée, peuvent présenter des risques en cas de consommation excessive.

Quels composés présents dans le maté suscitent des inquiétudes ?

Outre la caféine, le maté contient de la théobromine et de la théophylline, deux alcaloïdes stimulants. Certains matés traditionnels subissent un processus de séchage au feu de bois qui peut générer des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), substances potentiellement cancérogènes.

Substance Concentration Effet potentiel
Caféine 0,7-2% Stimulation, dépendance
Théobromine 0,3-0,9% Diurétique, stimulant
HAP Variable Potentiellement cancérogène

Maté, addictions et dépendance : existe-t-il un véritable risque ?

Le potentiel addictif du maté reste modéré comparé à d’autres stimulants, mais la consommation régulière peut créer une dépendance physique similaire à celle du café. L’arrêt brutal après une consommation prolongée peut provoquer des maux de tête, de l’irritabilité et de la fatigue.

Cette dépendance se développe généralement après 2 à 3 semaines de consommation quotidienne de plus de 3 tasses. Les symptômes de sevrage durent habituellement 2 à 9 jours.

Peut-on consommer du maté chaque jour sans danger avéré ?

Les autorités sanitaires considèrent qu’une consommation quotidienne de 1 à 3 tasses de maté reste acceptable pour un adulte en bonne santé, à condition de respecter une température de service inférieure à 60°C. Cette quantité apporte environ 100 à 150 mg de caféine, soit moins que la limite journalière recommandée de 400 mg.

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Maté et interactions avec médicaments ou situations spécifiques

Certaines populations doivent exercer une vigilance particulière concernant la consommation de maté en raison d’interactions médicamenteuses ou de conditions physiologiques spécifiques.

Quels sont les dangers du maté en cas de prise de traitements médicamenteux ?

La caféine du maté peut interagir avec plusieurs classes de médicaments. Elle potentialise l’effet des bronchodilatateurs, réduit l’efficacité des sédatifs et peut augmenter les effets secondaires des antidépresseurs de type IMAO.

Les anticoagulants comme la warfarine peuvent voir leur efficacité modifiée, nécessitant un ajustement des dosages. Il est impératif de consulter un professionnel de santé avant d’associer maté et traitement médicamenteux chronique.

Grossesse, allaitement et maté : faut-il s’abstenir ou adapter sa consommation ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande de limiter la caféine à 200 mg par jour pendant la grossesse, soit l’équivalent de 2 tasses de maté maximum. Un excès de caféine peut augmenter le risque de fausse couche et de retard de croissance fœtale.

Pendant l’allaitement, la caféine passe dans le lait maternel et peut provoquer irritabilité et troubles du sommeil chez le nourrisson. Une consommation modérée reste possible, idéalement après la tétée du matin.

Anecdote : le maté dans la culture sud-américaine, entre tradition et modération

En Uruguay, où 85% de la population consomme du maté quotidiennement, les autorités de santé mènent des campagnes de sensibilisation sur les risques du maté trop chaud. Cette démarche illustre comment une tradition séculaire peut évoluer pour préserver la santé publique tout en conservant son patrimoine culturel.

Bonnes pratiques pour réduire les risques liés au maté

L’adoption de gestes simples permet de minimiser les dangers potentiels du maté tout en préservant le plaisir de sa dégustation et ses bienfaits reconnus.

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Comment choisir un maté sain et limiter son exposition aux substances nocives ?

Privilégiez un maté biologique séché à l’air libre plutôt qu’au feu de bois pour éviter les HAP. Vérifiez que le produit porte une certification bio européenne ou équivalente. La couleur doit être vert clair à vert foncé, sans traces de moisissures.

Concernant la préparation, laissez refroidir l’eau à 70°C maximum avant l’infusion et attendez quelques minutes avant de boire. Cette température préserve les saveurs tout en réduisant les risques pour l’œsophage.

Existe-t-il des alternatives au maté pour profiter de ses bienfaits sans danger ?

Pour les personnes sensibles à la caféine, le maté vert non grillé contient moins de stimulants que les versions torréfiées. D’autres options incluent les infusions de plantes adaptogènes comme le ginseng ou la rhodiole, qui offrent un effet énergisant sans caféine.

Le thé vert reste également une alternative intéressante, apportant antioxydants et stimulation douce avec un profil de risque mieux documenté.

Le maté présente des risques réels mais maîtrisables pour la plupart des consommateurs. La clé réside dans une consommation modérée, à température appropriée, et dans le choix de produits de qualité. Comme pour toute boisson stimulante, l’écoute de son organisme et le respect des contre-indications médicales restent essentiels pour une pratique sécuritaire de cette tradition millénaire.

Éléonore Valembois

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